Dans ma chair, une explosion de sentiments.
"Je ne suis pas une mesure. Je ne suis pas un poids."
Me voilà depuis presque deux ans accompagnée, habitée par la maladie. Selon le masque qu'elle se décide de porter, on peut l'appeler "anorexie", "boulimie", "hyperphagie". Les médecins s'accordent à la nommer : trouble du comportement alimentaire (TCA).
Contrairement aux idées reçues, ces maladies ne sont pas le fruit d'un caprice, d'un manque de volonté ou d'une léthargie. Elles sont l'illustration d'un manque de savoir-faire, de savoir-vivre au travers des émotions et des sentiments. Trop longtemps refoulés, ces derniers deviennent des ennemis qu'il faut à tout prix éviter, refouler. Et la nourriture se présente comme une alliée dans cette fuite en avant. Le contrôle du poids, de soi, aussi.
Je ne suis pas boulimique, personne ne l'est. Mais la maladie est en nous. Elle brouille nos perceptions corporelles, émotionnelles, et nous empêche de découvrir qui nous sommes réellement, au plus profond. Nous ne faisons jamais corps avec la maladie car elle nous possède et nous manipule telle une marionnette. Mais jamais elle ne nous définit.
Et c'est ainsi que se développe l'espoir de se débarasser de cette fausse béquille. Un long combat, particulièrement épuisant, et malheureusement peu écouté, peu entendu. Les tabous n'ont plus à avoir leur place. Internet, outil de l'expression individuelle par excellence, est à considérer comme tel.
J'ai ainsi décidé de m'exprimer à travers ce blog, témoigner de ma guerre quotidienne pour vivre pleinement à travers ma propre subsistance. Ce blog est également participatif. Témoignez vous aussi, osez briser ce silence, vous exprimer, car la honte ne devrait pas avoir sa place dans ces maladies. Je relayerai vos témoignages, vos expériences au travers de publications d'articles.
Il est temps de prouver aux autres et à vous-même que vous n'êtes pas seul, que les préjugés n'ont pas leur place. Le jour viendra où vous serez alors votre meilleur allié et confident. La guérison existe, et elle est entre nos mains. Car rien ne dure pour toujours.
